Vogel, Vic | l'Encyclopédie Canadienne

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Vogel, Vic

Victor Stefan Vogel, pianiste, chef d’orchestre, compositeur, arrangeur, tromboniste (né le 3 août 1935 à Montréal, Québec; décédé le 16 septembre 2019 à Montréal). Véritable icône de la scène jazz de Montréal, Vic Vogel a fait ses débuts comme musicien dans les années 1960, où il a glané une importante influence pour sa capacité à adopter différents genres et couleurs, naviguant librement entre le jazz, la pop et, à l’occasion, la symphonie. Il a été directeur musical ou accompagnateur de nombreuses émissions de variétés à la télévision de la CBC et on a pu l’entendre régulièrement à la radio de la CBC. Il a écrit ou arrangé la musique des cérémonies de Terre des Hommes à Montréal en 1968, des Jeux olympiques d’été de 1976 à Montréal, des Jeux du Canada en 1985 et des spectacles de la mi-temps de la Coupe Grey en 1981 et 1985. Il a également participé à 35 éditions du Festival international de jazz de Montréal, soit plus que tout autre artiste.

Éducation

Vic Vogel étudie le piano dans son enfance, puis la théorie et l’analyse musicales avecMichel Hirvyen 1954-1955. Les références à des études qu’il aurait effectuées à New York avec Lennie Tristano sont sans fondement. Vic Vogel est essentiellement autodidacte pour ce qui est du trombone, du tuba, du vibraphone et de l’arrangement.

Début de carrière

À la fin des années 1950, Vic Vogel joue dans les «big bands» de Hugh Sealey, George Sealey, Paul «Boogie» Gaudet, Steve Garrick et plusieurs autres. Il dirige son premier ensemble vers 1960 au club Chez Parée. Il fait également des tournées au Québec comme pianiste du groupe Les Double Six de Paris en 1961, avant de jouer du piano, du trombone et du tuba dans l’ensemble de 10 musiciens dirigé par Lee Gagnon au début des années1960. En 1966, il dirigea un groupe de musiciens jazz de Montréal lors d’une tournée européenne parrainée par la CBC.

Dans les années 1960, Vic Vogel s’impose comme un musicien très influent, coloré et un peu fanfaron, capable de naviguer librement entre le jazz, la pop et, à l’occasion, la symphonie. Il a été directeur musical ou accompagnateur pour de nombreuses émissions de variétés — notamment Music Hall, Les Couche-tard et Vedettes en direct. À la radio de la CBC, il a dirigé ses propres ensembles à des émissions telle que Jazz en liberté, Jazz Canadiana, Jazz sur le vif et Jazz Beat.

Vic Vogel Big Band

Un de ces ensembles, la Vic Vogel Big Band, fondé en 1968, emprunte son style au Duke Ellington Ochestra, et son exubérance à Vogel lui-même. En 1972, le groupe enregistre une émission pour la CBC (qui inclue la pièce Booze is Beautiful, de Vogel). Le groupe joue de façon intermittente jusqu’en 1978, année où il se produit régulièrement au El Casino. En 1979, le groupe fait une tournée au Québec et enregistre avec Offenbach. Le microsillon qui en résulte, Offenbach en fusion, reçoit un trophée Félix pour le disque rock de l’année en 1980.

L’ensemble de Vogel effectue une tournée en France en 1982. Il se produit aussi dans plusieurs villes du Québec ainsi qu’au Festival international de jazz d’Ottawa en 1985. (Voir aussi: Festivals de jazz) Il joue régulièrement au FIJM, seul ou en compagnie d’invités américains de marque tels que Zoot Sims et Phil Woods en 1984, Mel Tormé en 1985 et Dizzy Gillespie en 1986. Un sextuor formé de membres du big band fait également une tournée québécoise et se produit en 1989 au festival du Maurier Downtown Jazz à Toronto.

Le premier album de l’ensemble, Vic Vogel Big Band, enregistré lors de l’édition 1982 du FIJM, est lancé sous le titre Vic Vogel and the Awesome Big Band par la maison Pinnacle en 1987. Il devient subséquemment un chouchou des stations de radio américaines. Un second disque, Le Big Band, lancé en 1990, inclut des prestations faites au FIJM de 1984 (sans mention) ainsi qu’une séance studio datant de 1988. Un troisième album, Lé Big Band, paraît aux É.-U. en 1990 et comprend des performances mettant en vedette Sims et Woods au FIJM de 1984.

Le Vic Vogel Big Band met en vedette un certain nombre de solistes, dont les saxophonistes Rémi Bolduc (alto), Yannick Rieu (ténor), Simon Stone (soprano), Janis Stephrans (alto), Dave Turner (alto) et Jean Fréchette (baryton) ; le trompettiste Ron DiLauro, ainsi que les trombonistes Michel Ouellet et Dave Grott. Les enregistrements de l’ensemble comptent des des arrangements par Vic Vogel de classiques de la pop et du be-bop, ainsi que certaines de ses compositions, dont Blues n2, Vanessa, Ballad for Duke, Sym’s Tune, Bertie’s Lament, Free Trade Blueset Marion. Les arrangements de Vogel sont également enregistrés par le big band de Vernon Isaac.

Autres activités

Vic Vogel a composé ou arrangé (et habituellement dirigé) la musique des cérémonies du festival Terre des hommes en 1968, des Jeux olympiques d’été de Montréal en 1976, et des Jeux du Canada en 1985, et des spectacles de la mi-temps de la Coupe Grey en 1981 et en 1985. Pour les Jeux olympiques, il arrange la musique d’accueil et les chansons thèmes à partir d’extraits d’œuvres d’André Mathieu, pièces enregistrées par les Petits chanteurs du Mont-Royal.

Les autres compositions de Vic Vogel incluent plusieurs comédies musicales pour le Théâtre des Variétés, dont La Course au mariage, enregistrée en 1973 chez Trans Canada. Il compose également des thèmes pour des émissions de la CBC et de CTV de même que des bandes sonores pour le cinéma et des réalisations de l’ONF. Il signe des arrangements pour soliste de jazz et orchestre symphonique (ou à cordes), notamment pour le trompettiste Woody Shaw et l’Orchestre symphonique de Québec en 1978, pour une émission de Nelson Symonds sur les ondes radiophoniques de la CBC en 1985, et pour Oliver Jones et l’Orchestre symphonique de Halifax en 1988 (et d’autres orchestres par la suite, dont l’Orchestre symphonique de Montréal au FIJM de 1989).

Décès et honneurs

Après de nombreuses années de maladie, Vic Vogel décède à son domicile de Montréal en 2019 à l’âge de 84 ans. Un message posté sur sa page Facebook mentionne qu’il s’est éteint «aux côtés de son véritable grand amour, son piano Steinway». Le Festival international de jazz de Montréal organise un concert d’adieu en son honneur en 2015, mais il ne peut y assister. Il s’est produit au festival pendant 35 ans — plus que tout autre artiste.

Après la mort de Vic Vogel, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déclaré: «Nous avons perdu un grand Montréalais. Le nom de Vic Vogel est associé à l’image d’un musicien qui a réussi, à chaque représentation, à nous faire partager sa passion pour la musique, et le jazz en particulier». Andrew Homzy, un ancien professeur de jazz à l’Université Concordia qui a joué du tuba dans le Vic Vogel Big Band pendant 14 ans, l’a appelé «le patriarche du jazz à Montréal». Oliver Jones a dit de Vogel qu’il était «un musicien unique qui méritait beaucoup de respect».

Lecture supplémentaire

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